Le van nous dépose au port de la ville de Coron, la « capitale » de l’île de Busuanga. Paradoxalement, Coron town ne se trouve pas sur l’île de Coron, qui elle, est juste en face. Vous suivez ? Bref. On prend une petite bangka (ne nous dites pas que vous n’êtes pas encore familiarisés avec ce mot hein !) direction notre resort : le Balingsasayaw, traduisez nid d’hirondelles (parce que le sport local, c’est le ramassage de ce mets rare qui se paye au prix fort. On n’aura pas gouté). Cabanon bien mignon mais impression générale décevante pour le prix. C’est très « philippin », donc pas fort entretenu, service mou, pas d’initiatives de l’équipe bien que personnel très gentil. Mais on n’est pas là pour l’hotêl, l’intérêt ici, c’est le « island hopping », les excursions en bateau, quoi. C’est ce qu’on fait, et … WOW ! A 10 min en bangka de notre resort, on se prend les falaises de l’île de Coron en pleine face ! Accompagnez ça d’une eau bleue-verte transparente, de plages blanches étincelantes et d’un ciel bleu magnifique… le cocktail est détonnant ! Tellement impressionant, que toute émue, je verse une larmichette. Ben quoi, non, on n’est pas blazés !

Les sites visités sont tous magnifiques. Des plages de Robinson, des sites de snorkeling où foisonnent des poissons multicolores, des lacs cachés auxquels on accède par un petit trou dans la roche ou par un chemin escarpé… Les lacs, curiosité géographique de Coron, sont bien protégés. Il faut payer un droit d’entrée pour chacun, c’est un peu énervant, mais si c’est pour conserver leur beauté, alors oui, on est d’accord (mais bon, l’essence des bateaux et les coups de rames dans les coraux, c’est pas vraiment top…). Pierol tente la plongée en lac. Dans le lac Barraccuda précisement. Ca se mérite, il doit franchir le petit escalier de bois bancal déjà tout enrubané dans son attirail de plongeur ! Moi aussi, j’ai droit à une « initiation » : me sentant bien en sécurité (pas de requins dans le lac… on n’est pas dans Tintin ici), je m’accroche à Pierol et respire dans le détendeur pour la 1ère fois. On est descendu comme ça à quelques mètres (5 je pense), c’est sympa. Etrange mais je comprends que ça puisse devenir une dépendance… Mais je ne suis pas prête pour être lâchée en pleine mer.

On passe comme ça 2 jours entre bateau, snorkeling/plongée et découvertes de recoins paradisiaques. Mmmmm.

Puis on change de cap. On se loue une mopette, direction l’ouest de Busuanga, une partie beaucoup moins touristique mais où on avait repéré un petit hotel alléchant sur internet. On arrive à destination après 2 bonnes heures de piste caillouteuse à travers des paysages comme on les chérit tant : rizières et buffles d’eau, palmiers à gogo et barangay (=villages) bien typiques tout proprets (sisi !). Qu’est-ce qu’on a été inspirés de venir ici : l’hotel Puerto del Sol est un vrai bi-joux ! L’endroit, d’abord, est superbe : on est sur une colline avec vue à 180° sur la mer. Le resort en lui même est charmant : des jardins fleuris, des bungalows avec vue qu’on n’oubliera pas de si tôt, et caaaaalme. Et pour ne rien gâcher, le restaurant offre des petits plats succulents, comme le slipper lobster (le homard pantoufle, qui a une tête toute plate et donc, en cherchant bien, une forme de savatte). Proprio européen. Tiens tiens…

On a encore le temps de faire une excursion aux petites cascades locales (et froiiiides), de découvrir la mangrove en kayak, de surprendre un oiseau bleu et de s’organiser un dernier « island hopping » le dimanche matin pour fêter dignement les 32 ans (rhoooo) du p’tit. On pensait avoir tout vu la veille, mais non, on a encore de quoi être émerveillés : « Pass island », une micro-île carte postale, au milieu de nulle part, toute déserte. Il y a des jardins de coraux à quelques mètres de la plage, du sucre impalpable (pardon, sable) et des hamacs. On resterait bien plantés là toute la journée mais il faut rentrer car la route de retour jusque Coron est longue.

On enfourche notre monture à roulettes, retraverse les collines, les rizières, dit au-revoir aux buffles et nous voici, assis sur les sièges en plastique de la salle d’attente de l’aéroport, déjà tout nostalgiques de ce beau voyage . On décolle et nous revient en tête cette image de Jurassic Park, laissant les pics couverts de jungle derrière nous. On sourit, le temps est beau, les nuages commence à rougeoyer, on apercoit une dernière fois les dizaines de petites îles là tout en bas, et on se dit que peut être, Nemo, lui aussi, nous fait signe de la nageoire …